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Armistice : Le rôle du vélo pendant la guerre

5 novembre 2020

Les vélos ont longtemps été utilisés pour le transport quotidien et sont encore considérés aujourd’hui comme un élément important de la culture des déplacements. Mais avant son essor comme moyen de transport, la bicyclette a également joué un rôle en temps de guerre. Nous nous sommes plongés dans l’histoire des vélos militaires et dans leur rôle durant la Seconde Guerre mondiale.

Le transport de troupes ou de marchandises en temps de guerre a toujours été complexe, et si les chevaux ont longtemps été le moyen de transport privilégié, les guerres modernes ont montré que la bicyclette pouvait se révéler un atout précieux. L’armée française fut la première à mettre officiellement en service des bicyclettes en 1887, mais les Britanniques auraient été les premiers à envisager d’utiliser des vélos sur les champs de bataille, avec notamment des unités de cyclistes comme éclaireurs lors d’exercices sur le terrain en 1885.

Depuis des décennies, les vélos sont utilisés comme moyen de transport quotidien et font aujourd’hui partie intégrante de la culture européenne. Mais saviez-vous que la bicyclette a aussi joué un rôle pendant la Seconde Guerre mondiale ?

Au début de la Seconde Guerre mondiale, l’armée allemande s’était équipée de vélos pour infiltrer la Norvège et la Pologne.

Mais c’est l’armée japonaise qui détient le record de vélos utilisés pendant la guerre. Lors de l’invasion de la Malaisie, des milliers de soldats ont pédalé jusqu’à Singapour. En raison d’une pénurie d’essence, le vélo a dû être privilégié pour transporter les militaires au front. Et pour l’armée du Japon, l’essence n’était pas le seul problème. Parce que le caoutchouc était également une denrée rare, les soldats japonais ont dû apprendre à rouler à même la roue quand leurs pneus étaient crevés car il était impossible de les réparer.

Soldats japonais à vélo pendant la Seconde Guerre mondiale. Source de l’image : runs and co.

La bicyclette était utilisée en temps de guerre bien avant 1939-1945. Les vélos de l’armée américaine originaux comptent parmi les véhicules militaires les plus rares, surtout lorsqu’ils sont « complets ».  Le production standardisée des vélos militaires américains a débuté en 1942, leur usage officiel se définissant comme tel : « assurer le transport du personnel affecté aux différents services et le service de messagerie ». Les vélos étaient principalement utilisés pour des trajets « communs » puisqu’il s’agissait du moyen de transport le plus rapide et économique pour se rendre aux dépôts, aux camps et dans les aérodromes.

S’agissant de deux-roues militaires, le BSA Airborne est l’une des innovations les plus intéressantes. Ces vélos ont été spécialement conçus pour les parachutistes britanniques. Ils étaient pliables et pouvaient être attachés à l’avant de l’équipement du parachutiste. Une fois plié, le vélo était assez compact pour accompagner le soldat dans son saut. Les roues étaient fixées au niveau de la ligne de suspension du parachute, assurant la sécurité du saut ainsi équipé. Le parachutiste une fois atterri, il lui suffisait de détacher une sangle pour libérer le vélo rapidement. Les soldats n’avaient donc plus qu’à enfourcher leurs Airborne BSA pour rejoindre leurs postes. Grand avantage de ces vélos insolites : ils sont silencieux !

 

La bicyclette pliante Gérard

Le D-Day, 6 juin 1944, fut un jour important dans l’Histoire du monde. Les Américains débarquent sur les plages de Normandie, les Anglais sont parachutés, etc. Dans le paquetage des parachutistes britanniques se trouve un vélo pliable : le BSA Airborne Paratrooper Bicycle.

Dans ce contexte, le lieutenant Henri Gérard, né en 1859 dans l’Aisne, et basé à Saint Quentin dans l’Oise consacra une énergie folle à la fin des années 1890, à concevoir une bicyclette pliante, relativement légère et maniable pour faire admettre à ses supérieurs, les multiples services que cet engin pouvait fournir à l’armée.

Partant du principe « qu’il fallait faire porter le cycle par le cycliste là où le cycliste ne pouvait être porté par le cycle » Henri Gérard, alors Lieutenant dans l’infanterie au 87ème de ligne, invente la bicyclette pliante dès 1893. Il la perfectionna avec Charles Morel, un industriel grenoblois et un mécanicien de la même ville, Adolphe Dulac, qui aurait également contribué à l’améliorer en la dotant entre autre d’un pédalier avec entraînement par chaîne. Dès 1894, le lieutenant Gérard publie un ouvrage d’une centaine de pages intitulé : « Le Problème de l’infanterie montée résolu par l’emploi de la bicyclette ». En effet, la bicyclette pliante Gérard est facile à transporter et adaptable à toutes les morphologies grâce à son cadre réglable, la bicyclette pliante pouvait être utilisée en appui à la cavalerie, sur tous les terrains, en particulier les terrains non préparés. Elle permet aussi aux soldats, sans descendre de leur monture, d’utiliser leur fusil en posant les pieds à terre.

Elle pèse 13 kilos. En 1914, 1 000 exemplaires seront commandés en urgence à Peugeot, un modèle non pliant mais démontable. 

Le nombre exact de vélos militaires reste inconnu. La plupart des bicyclettes de ce type ont leurs places dans des musées ou sont détenues par des collectionneurs. Cela contribue à leur rareté et à leur attrait. Les vélos pliants de la BSA ne sont même pas les vélos les plus chers que l’on puisse trouver considérant leur valeur moyenne de 2 000 € sur le marché de la collection. Enfin, plus le vélo est rare, plus il a de valeur.

Des soldats d’infanterie cyclistes 

La création des premières unités cyclistes, sous forme de compagnies ou pelotons, remonte à 1899. En 1903, les cinq compagnies cyclistes sont transférées à des corps de chasseurs à pied. Regroupées sous le commandement de Gérard (devenu capitaine), puis après sa mort en 1908, sous celui du général Mordacq (le héros de la résistance du fort de Douaumont en 1916, récompensé par le fils de Guillaume II pour sa bravoure). 

Transformées en compagnies permanentes en 1905, elles sont intégrées de plein droit à l’armée, et participent aux grandes manœuvres organisées en septembre 1908.

Le 4 avril 1913, les compagnies sont transformées en dix groupes de chasseurs cyclistes qui sont subordonnés aux dix divisions de cavalerie de l’armée française

Leur rôle est de soutenir la cavalerie amie et de lui apporter des capacités de combat d’infanterie contre la cavalerie et l’infanterie adverse et profiter de son agilité et de sa rapidité de déploiement. « Le fait qu’elle soit pliable a permis aux soldats de pouvoir passer dans des endroits jusqu’ici impossibles d’accès, comme des champs de labour par exemple, en leur permettant de plier leur vélo et de le mettre sur leurs épaules. C’était très ingénieux » peut on lire dans le Courrier Picard à l’occasion du départ du Paris-Roubaix en 2018..

Et aujourd’hui ?

Si on trouve des Vélos à Assistance Electrique sur la plupart des bases militaires de France, c’est surtout pour compenser la baisse du parc de véhicules automobiles, ces vélos servent aux trajets courts, de liaison sur la base. Leur usage militaire n’est plus très répandu. Il aurait été utilisé pour des missions de renseignements par les Etats-Unis et les Pays Bas notamment sous la forme de VTT en Afghanistan.

Sources : https://www.catawiki.fr/stories/5385-le-role-oublie-des-velos-durant-la-seconde-guerre-mondiale

Sources : https://www.parachutistes-militaires.org/t768-les-velos-pendant-la-seconde-guerre-mondiale

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